La mission de La Contre-Voie est de promouvoir un numérique éthique et émancipateur, qui n’exploite pas commercialement nos données personnelles. Pour réaliser cet objectif, nous organisons des actions de sensibilisation et hébergeons des services numériques libres.
Afin d’organiser et structurer nos actions sur le long terme, nous formalisons notre première feuille de route qui définit les quatre grands axes stratégiques sur lesquels nous allons mobiliser notre énergie pour les trois prochaines années.
Comme nous l’avions présenté dans notre article introductif, voici les quatre projets sur lesquels nous allons concentrer nos efforts :
Lancer un programme d’accompagnement : guider les collectifs vers leur autonomie numérique avec un diagnostic, des outils et une formation sur mesure ;
Développer notre autonomie numérique : héberger nos propres machines physiques pour offrir des services de proximité et garder le contrôle sur les données que nous hébergeons ;
Retrouvez le détail de chacun de ces projets ci-dessous.
Pour réaliser ces objectifs, nous souhaitons rémunérer les personnes qui dépenseront leur temps et leur énergie à les accomplir… Nous lançons donc une campagne de dons pour solliciter votre soutien !
Au fil de nos rencontres en dehors de nos cercles de libristes convaincu·es, nous constatons que ce n’est pas la volonté qui manque dans les associations pour adopter des pratiques numériques éthiques. On retrouve particulièrement cette volonté dans les associations militantes : ce souhait de participer à un numérique à taille humaine, qui ne nourrit pas l’hégémonie des géants du numérique.
Ce qui leur manque bien souvent, c’est plutôt le temps de franchir le pas et les compétences pour identifier et utiliser les alternatives logicielles existantes, avec la nécessité d’être accompagné·es pas-à-pas pour que la transition vers ces outils numériques soit rapide et efficace malgré le changement d’habitudes qu’elle entraîne.
Alors, tandis que nos ami·es chez Framasoft lancent Frama.space, un projet à large portée pour outiller les collectifs, nous avons décidé de nous focaliser en premier lieu sur les besoins de notre localité et sur la région Nouvelle-Aquitaine, en nous adressant en priorité aux associations (employeuses ou non), aux collectifs informels et peut-être aux petites collectivités, voire aux petites entreprises. Nos membres étant réparti·es un peu partout en France, nous pourrons également intervenir en d’autres lieux selon nos possibilités !
C’est l’occasion pour nous de mettre en pratique les acquis du programme Émancip’Asso auquel nous avons participé en janvier 2023 : un accompagnement numérique ne se limite pas à héberger des outils en ligne et à laisser notre public se les approprier en autonomie. Il sollicite de nombreuses compétences transversales, car il implique notamment :
d’établir un diagnostic des pratiques actuelles pour identifier les attentes de nos bénéficiaires ;
de définir un cahier des charges pour clarifier l’action de notre association par rapport à ces besoins identifiés ;
de mettre en place sur mesure les outils souhaités (à travers un catalogue d’applicattions que nous aurons prédéfini), parfois en important des données existantes ;
de former le personnel de la structure sur ces nouveaux outils, en présentiel lorsque c’est possible (cela ne peut se suffire à un échange d’emails) ;
d’assurer un support sur le long terme pour aider la structure en cas de problème technique et faire évoluer l’offre de service en fonction de ses besoins.
Nous estimons qu’une telle démarche d’accompagnement nous nécessiterait entre 20 et 40 heures de travail par structure, ce qui limite considérablement le nombre de structures que nous pouvons accompagner dans l’année compte tenu que nous réalisons également d’autres activités, comme nous le détaillons par la suite dans cette feuille de route. En bref, si nous réussissons à accompagner 5 structures au cours de la première année, nous serons déjà très fièr·es ;)
Pour commencer, nous pouvons d’ores-et-déjà vous révéler le diagnostic des pratiques numériques que nous avons réalisé pour préparer nos futurs accompagnements. Elle est vouée à évoluer au fil des structures que nous accompagnerons. Bien entendu, nous comptons bien renseigner notre démarche dans notre documentation afin que d’autres structures d’accompagnement se l’approprient !
On tâtonne encore, mais nous espérons que ces années d’expérimentation nous serviront à améliorer ce programme au fur et à mesure, et peut-être à sortir de notre petite échelle et venir en aide à plus de collectifs !
Jusqu’à présent, nos serveurs sont hébergés par un prestataire tiers, comme c’est le cas pour de nombreux hébergeurs de services alternatifs. Ce prestataire maintient le matériel informatique, et nous nous occupons de ce qui est installé dessus. Nous dépendons entièrement de ce prestataire pour fournir nos services numériques.
En tant qu’hébergeur alternatif souhaitant fournir des services numériques de proximité, notamment à travers notre prochain programme d’accompagnement, nous envisageons l’autohébergement comme une manière de gagner en autonomie sur les outils que nous proposons.
Avoir à disposition les machines physiques qui hébergent nos données est un gage de confiance pour notre public, en particulier pour les milieux militants, au vu des tournants politiques majeurs sur les questions du numérique ces dernières années.
Au cours de la réalisation de cette feuille de route, nous allons donc expérimenter différentes manières de construire une infrastructure résiliente de petite taille pour héberger nos services.
Quand on pense à l’hébergement de serveurs physiques, on imagine de grands couloirs d’armoires de serveurs dans des centres de données à échelle industrielle. À notre petite échelle, nous aimerions plutôt envisager des méthodes alternatives d’hébergement léger, comme l’expérimentent déjà les CHATONS Deuxfleurs, le DistriLab ou TeDomum : des micro-ordinateurs, des ordinateurs de récupération assemblés ensemble, et voilà notre « datacenter » maison !
Cela dit, de telles méthodes soulèvent de nouvelles problématiques. Nous sommes habitué·es à la qualité de service industrielle des géants du numérique : fiable, à haute disponibilité, qui ne plante (presque) jamais et à faible latence… Si l’on se lance dans l’accompagnement numérique de collectifs avec du matériel de récupération, peut-on leur assurer un niveau de fiabilité et de durabilité qui correspond aux attentes que l’on peut avoir de services numériques modernes ?
Il existe des solutions techniques libres pour créer ces garanties de fiabilité. Nous pouvons nous appuyer sur ces dispositifs, même si l’utilisation de l’ensemble de ces outils à petite échelle est un terrain nouveau qu’il nous reste à défricher.
Notre offre de services a été largement étayée et consolidée depuis la création de l’association, mais il va sans dire que leur maintenance quotidienne nous sollicite une énergie considérable.
Nous continuerons à assurer la maintenance de ces services pour les années à venir, en les réorganisant progressivement afin de les adapter à notre future infrastructure pour faciliter la mise à l’échelle.
L’hébergement de services à La Contre-Voie ne peut se réaliser qu’en complémentarité avec nos actions de sensibilisation.
Depuis la création de l’association, nous avons pour vocation d’organiser des interventions d’éducation populaire pour atteindre des publics peu sensibilisé·es à l’éthique dans le numérique. Nous intervenons aujourd’hui dans les tiers-lieux associatifs, médiathèques et des établissements de formation, pour promouvoir un écosystème numérique qui ne se fonde pas sur l’exploitation et la monétisation de nos comportements sociaux.
En 2023, nous avons documenté nos interventions pour essaimer nos contenus éducatifs et permettre à d’autres personnes de se les réapproprier.
Pour les trois prochaines années, nous allons continuer à créer et expérimenter des trames d’ateliers et de conférences au fil de nos interventions. Ces trames seront ensuite documentées, comme celle de l’atelier de Brume « Comment rendre son association inclusive » ou la conférence « Les enjeux d’Internet » sous licence libre.
Nous apprécions toujours autant intervenir dans les évènements libristes comme aux JDLL ou au Capitole du Libre, mais si nous souhaitons atteindre les publics non-initiés aux enjeux du numérique, nous avons besoin de sortir de notre zone de confort et découvrir de nouveaux publics qui ne connaissent pas les enjeux du numérique éthique.
L’un des travaux de cette année consistera à susciter l’intérêt de ces publics pour visibiliser ces enjeux, à l’aide d’outils de communication et de méthodes éducatives adaptées à leurs attentes et leurs besoins.
Nos actions sont plus efficaces lorsqu’elles entrent en symbiose avec d’autres structures. C’est avec cette conviction que nous avons rejoint le collectif CHATONS en juin 2019 : un collectif d’hébergeurs de services alternatifs aux géants du numérique.
2023 est la dernière année durant laquelle l’association Framasoft, mère fondatrice du collectif, consacre un tiers-temps salarié à sa coordination, tandis que le collectif travaille sa structuration, sa gouvernance, sa charte ou encore son objet social.
Cette année soulève quelques inquiétudes sur la capacité des membres du collectif à reprendre le flambeau de la coordination, et pose la question de la continuité de CHATONS.
En 2023, nous avons donc consacré plusieurs mois de travail (bénévole) à temps partiel pour contribuer aux discussions sur la charte ou la gouvernance. Nous avons également participé au camp CHATONS, aux réunions mensuelles, à l’examination des candidatures et à différents groupes de travail.
Nous souhaiterions pérenniser notre engagement et mobiliser une personne pour dédier un après-midi par semaine à CHATONS.
Nous nous appliquerons à tenir cet engagement pour la première année de cette feuille de route (2024), et aviserons par la suite selon les besoins du collectif et notre capacité à y répondre.
Ce temps pour CHATONS sera dédié à la participation aux efforts de structuration, aux discussions sur le forum, aux réunions et aux enquêtes que nous réalisons auprès de ses membres, dans les limites de notre temps et de notre énergie disponibles.
Même si nous avons beaucoup de points communs avec les structures membres CHATONS, l’hébergement de services ne représente qu’une partie des activités que nous exerçons : on organise aussi des interventions dans des tiers-lieux associatifs, des médiathèques, des écoles et d’autres lieux d’éducation populaire pour sensibiliser au numérique éthique.
Pour multiplier nos interventions, nous avons besoin de rencontrer les bonnes personnes qui peuvent nous mettre en lien avec les structures intéressées. Il en va de même pour notre programme d’accompagnement : nous devons nous faire connaître auprès des organismes qui en ont besoin, en particulier à l’échelle locale.
Pour ces raisons, nous envisageons de nous impliquer dans les réseaux et collectifs en lien avec nos activités afin d’être mieux référencé·es auprès de notre public, de la même manière que nous avons rejoint la Maison des Peuples et de la Paix plus tôt dans l’année, réseau dans lequel notre association est aujourd’hui domiciliée.
15 000 € : c’est le montant qu’il nous faut pour financer la première année de cette feuille de route dans sa totalité, en nous donnant un peu de fonds de réserve pour la suite.
Au cours de ces trois ans, nous allons progressivement commencer à rémunérer nos membres pour leur travail, pour que la bataille du Libre ne se limite pas à notre temps libre !
Nous partons d’un minuscule budget : rappelons que notre budget annuel 2022 était de 2 300 euros et celui de 2023 à 4 800 euros… Pour accueillir une première personne salariée au SMIC à temps plein, il nous faudrait a minima 21 000 euros par an, uniquement dédiés à la rémunération.
Nous avons choisi de ne pas salarier dès le début de l’année 2024, car nos fonds de réserve sont insuffisants pour nous garantir que cette action ne mettra pas en danger la stabilité financière de l’association… c’est pourquoi nous avons besoin de votre contribution pour constituer des fonds de réserve et ainsi nous permettre d’augmenter notre budget l’année suivante !
Venez poser votre étoile sur notre constellation participative pour contribuer à nos actions !
L’année 2024 nous coûtera 10 000 €, et nous avons 5 000 € de fonds de réserve. Avec 5 000 € de votre part, nous serons en mesure de couvrir la première année de cette feuille de route, mais cela sera aux dépends de nos économies.
Ce scénario ne nous donnera donc pas les garanties financières pour accueillir une personne salariée, mais ça nous permettra de gagner du temps pour envisager d’autres manières de nous financer (subventions, interventions, cotisations…) pour l’année suivante.
En atteignant ce palier, vous nous aider à couvrir l’intégralité de nos dépenses sur l’année 2024.
Nos recettes sur nos interventions ou cotisations au cours de l’année 2024 nous permettront de préparer un petit fonds de réserve, dans la perspective de nous financer à travers des subventions pour notre poste salarié l’année suivante.
Ce dernier palier comble nos besoins financiers pour 2024 et nous apporte les garanties nécessaires pour recruter sereinement une personne salariée ! Vous renforcerez ainsi notre indépendance aux subventions.
Au-delà, vous nous donnez les moyens d’élargir le champ des possibles et d’envisager de nouveaux projets à plus large portée pour les années à venir ! Vous nous permettrez également :
de proposer des tarifs solidaires pour notre accompagnement numérique, en particulier pour les petites associations qui n’ont pas assez de budget pour couvrir 20 à 40 heures de travail rémunéré de notre part ;
de couvrir financièrement nos interventions de sensibilisation (conférences, ateliers…) auprès de petites structures qui n’ont pas les moyens de nous payer.
Si vous êtes convaincu·es par ce que nous souhaitons mettre en œuvre, faites un don pour poser votre étoile sur notre ✨constellation participative ✨ ! Si vous êtes imposable, vos dons sont déductibles de vos impôts en France à hauteur de 66%.
Nous venons d’ouvrir une nouvelle page dédiée au mécénat ! Nous y recenserons les organisations qui contribuent financièrement à l’association à partir de 250 euros.
Cette page nous sert à afficher avec transparence les structures qui nous financent, et c’est une manière pour nous de les remercier en les listant sur notre site.
Si vous êtes une entreprise ou une association soumise à l’impôt sur les sociétés, vous pouvez également défiscaliser une partie de votre don ; plus d’informations sur la page dédiée.
Le minimum dont nous avons besoin pour couvrir nos dépenses de base, y compris celles déjà engagées cette année.
Palier 2 − 7500 €
Pour proposer des tarifs solidaires aux associations qui en ont besoin
Nos accompagnements numériques ont un coût que certaines associations ne peuvent pas assumer financièrement. Aidez-nous à leur proposer des tarifs solidaires !
Palier 3 − 12000 €
Pour sortir du bénévolat à temps plein
Pour enfin rémunérer équitablement les personnes qui se consacrent aux missions de l’association.
Les dons de particuliers, d’associations ou d’entreprises reçus cette année.
Interventions éducatives
910 euros (6 %)
La contribution financière que nous demandons aux structures qui nous invitent pour des interventions éducatives.
Hébergement de services
483 euros (3 %)
Le total des recettes sur l’hébergement de services en ligne « à la carte ».
Cotisations
300 euros (2 %)
Le total des cotisations annuelles de nos membres.
Vente de goodies
625 euros (4 %)
Les fonds collectés à travers la vente de goodies, en majeure partie de tee-shirts.
Budget prévisionnel 2024-2025
Pourquoi soutenir la Contre-Voie ?
Pour l’éducation au numérique libre
Grâce à vos dons, nous organisons des activités de sensibilisation pour promouvoir l’usage d’un numérique qui ne revend pas vos données.
Pour garantir notre indépendance
Nous financer par les dons nous permet de moins dépendre des subventions publiques pour exister, ce qui protège notre liberté éditoriale.
Pour faire face aux GAFAM
Vos dons nous permettent de couvrir les frais de fonctionnement de nos serveurs, qui hébergent des services alternatifs aux géants du web.
Pour un autre modèle de société
Pour prouver que de petites structures comme la nôtre peuvent se développer sans entrer dans une logique capitaliste, où les intérêts économiques priment sur l’intérêt général.
Pour contribuer aux communs
Nous mettons à disposition nos trames d’activités et nous documentons nos pratiques pour que d’autres personnes puissent s’en approprier librement.
Dons défiscalisables
En France, les dons à La Contre-Voie sont déductibles de vos impôts à 66 % : un don de 30 € ne vous coûtera que 10 € si vous êtes imposable.