La mission de La Contre-Voie est de promouvoir un numérique éthique et émancipateur, qui n’exploite pas commercialement nos données personnelles. Pour réaliser cet objectif, nous organisons des actions de sensibilisation et hébergeons des services numériques libres.
Afin d’organiser et structurer nos actions sur le long terme, nous formalisons notre première feuille de route qui définit les quatre grands axes stratégiques sur lesquels nous allons mobiliser notre énergie pour les trois prochaines années.
Comme nous l’avions présenté dans notre article introductif en 2023, voici les quatre projets sur lesquels nous allons concentrer nos efforts :
Lancer un programme d’accompagnement : guider les collectifs vers leur autonomie numérique avec un diagnostic, des outils et une formation sur mesure ;
Développer notre autonomie numérique : héberger nos propres machines physiques pour offrir des services de proximité et garder le contrôle sur les données que nous hébergeons ;
Renforcer nos liens associatifs : entrer en réseau avec les autres structures associatives qui partagent des objectifs similaires aux nôtres.
Retrouvez le détail de chacun de ces projets ci-dessous.
Pour réaliser ces objectifs, nous souhaitons rémunérer les personnes qui dépenseront leur temps et leur énergie à les accomplir… Nous lançons donc une campagne de dons pour solliciter votre soutien !
Au fil de nos rencontres en dehors de nos cercles de libristes convaincu·es, nous constatons que ce n’est pas la volonté qui manque dans les associations pour adopter des pratiques numériques éthiques. On retrouve particulièrement cette volonté dans les associations militantes : ce souhait de participer à un numérique à taille humaine, qui ne nourrit pas l’hégémonie des géants du numérique.
Ce qui leur manque bien souvent, c’est plutôt le temps de franchir le pas et les compétences pour identifier et utiliser les alternatives logicielles existantes, avec la nécessité d’être accompagné·es pas-à-pas pour que la transition vers ces outils numériques soit rapide et efficace malgré le changement d’habitudes qu’elle entraîne.
Alors, tandis que nos ami·es chez Framasoft lancent Frama.space, un projet à large portée pour outiller les collectifs, nous avons décidé de nous focaliser en premier lieu sur les besoins de notre localité et sur la région Nouvelle-Aquitaine, en nous adressant en priorité aux associations (employeuses ou non), aux collectifs informels et peut-être aux petites collectivités, voire aux petites entreprises. Nos membres étant réparti·es un peu partout en France, nous pourrons également intervenir en d’autres lieux selon nos possibilités !
C’était dans le programme de la formation Émancip’Asso : un accompagnement numérique ne se limite pas à héberger des outils en ligne et à laisser notre public se les approprier en autonomie. Il sollicite de nombreuses compétences transversales, car il implique notamment :
d’établir un diagnostic des pratiques actuelles pour identifier les attentes de nos bénéficiaires ;
de définir un cahier des charges pour clarifier l’action de notre association par rapport à ces besoins identifiés ;
de mettre en place sur mesure les outils souhaités (à travers un catalogue d’applications que nous aurons prédéfini), parfois en important des données existantes ;
de former le personnel de la structure sur ces nouveaux outils, en présentiel lorsque c’est possible (cela ne peut se suffire à un échange d’e-mails) ;
d’assurer un support sur le long terme pour aider la structure en cas de problème technique et faire évoluer l’offre de service en fonction de ses besoins.
Nous estimons qu’une telle démarche d’accompagnement nous nécessiterait entre 20 et 40 heures de travail par structure, ce qui limite considérablement le nombre de structures que nous pouvons accompagner dans l’année compte tenu que nous réalisons également d’autres activités, comme nous le détaillons par la suite dans cette feuille de route. En bref, si nous réussissons à accompagner 5 structures par an jusqu’en 2026, nous serons déjà très fièr·es ;)
Pour commencer, nous pouvons d’ores-et-déjà vous présenter le diagnostic des pratiques numériques que nous avons réalisé pour préparer nos accompagnements. Il est voué à évoluer au fil des structures que nous accompagnerons. Bien entendu, nous comptons bien renseigner notre démarche dans notre documentation afin que d’autres structures d’accompagnement se l’approprient !
Jusqu’à présent, nos serveurs sont hébergés par un prestataire tiers, comme c’est le cas pour de nombreux hébergeurs de services alternatifs. Ce prestataire maintient le matériel informatique, et nous nous occupons de ce qui est installé dessus. Nous dépendons entièrement de ce prestataire pour fournir nos services numériques.
En tant qu’hébergeur alternatif souhaitant fournir des services numériques de proximité, notamment à travers notre prochain programme d’accompagnement, nous envisageons l’auto-hébergement comme une manière de gagner en autonomie sur les outils que nous proposons.
Avoir à disposition les machines physiques qui hébergent nos données est un gage de confiance pour notre public, en particulier pour les milieux militants, au vu des tournantspolitiquesmajeurs sur les questions du numérique ces dernières années.
Au cours de la réalisation de cette feuille de route, nous allons donc expérimenter différentes manières de construire une infrastructure résiliente de petite taille pour héberger nos services.
Quand on pense à l’hébergement de serveurs physiques, on imagine de grands couloirs d’armoires de serveurs dans des centres de données à échelle industrielle. À notre petite échelle, nous aimerions plutôt envisager des méthodes alternatives d’hébergement léger, comme l’expérimentent déjà les CHATONS Deuxfleurs, le DistriLab ou TeDomum : des micro-ordinateurs, des ordinateurs de récupération assemblés ensemble, et voilà notre « datacenter » maison !
Cela dit, de telles méthodes soulèvent de nouvelles problématiques. Nous sommes habitué·es à la qualité de service industrielle des géants du numérique : fiable, à haute disponibilité, qui ne plante (presque) jamais et à faible latence… Si l’on se lance dans l’accompagnement numérique de collectifs avec du matériel de récupération, peut-on leur assurer un niveau de fiabilité et de durabilité qui correspond aux attentes que l’on peut avoir de services numériques modernes ?
Il existe des solutions techniques libres pour créer ces garanties de fiabilité. Nous pouvons nous appuyer sur ces dispositifs, même si l’utilisation de l’ensemble de ces outils à petite échelle est un terrain nouveau qu’il nous reste à défricher.
Notre offre de services a été largement étayée et consolidée depuis la création de l’association, mais il va sans dire que leur maintenance quotidienne nous sollicite une énergie considérable.
Nous continuerons à assurer la maintenance de ces services pour les années à venir, en les réorganisant progressivement afin de les adapter à notre future infrastructure pour faciliter la mise à l’échelle.
L’hébergement de services à La Contre-Voie ne peut se réaliser qu’en complémentarité avec nos actions de sensibilisation.
Nous avons toujours eu pour vocation d’organiser des interventions d’éducation populaire pour atteindre des publics peu sensibilisés à l’éthique dans le numérique. Nous intervenons aujourd’hui dans les tiers-lieux associatifs, médiathèques et des établissements de formation, pour promouvoir un écosystème numérique qui ne se fonde pas sur l’exploitation et la monétisation de nos comportements sociaux.
Pour les années à venir, nous allons continuer à créer et expérimenter des trames d’ateliers et de conférences au fil de nos interventions. Ces trames seront ensuite documentées, comme celle de l’atelier de Brume « Comment rendre son association inclusive » ou la conférence « Les enjeux d’Internet » sous licence libre.
Nous apprécions toujours autant intervenir dans les évènements libristes comme aux JDLL ou au Capitole du Libre, mais si nous souhaitons atteindre les publics non-initiés aux enjeux du numérique, nous avons besoin de sortir de notre zone de confort et découvrir de nouveaux publics qui ne connaissent pas les enjeux du numérique éthique.
L’un des travaux de cette année consistera à susciter l’intérêt de ces publics pour visibiliser ces enjeux, à l’aide d’outils de communication et de méthodes éducatives adaptées à leurs attentes et leurs besoins.
Nos actions sont plus efficaces lorsqu’elles entrent en symbiose avec d’autres structures. C’est avec cette conviction que nous avons rejoint le collectif CHATONS en juin 2019 : un collectif d’hébergeurs de services alternatifs aux géants du numérique.
En 2023, nous avons donc consacré plusieurs mois de travail (bénévole) à temps partiel pour contribuer aux discussions sur la charte ou la gouvernance du collectif. Nous avons également participé au camp CHATONS, aux réunions mensuelles, à l’examination des candidatures et à différents groupes de travail.
Au cours de l’année 2024, nous avons tenu notre engagement de dédier un après-midi par semaine à CHATONS, en mobilisant notre énergie dans la rédaction d’une série d’entretiens, des conférences et en participant aux activités de la vie du collectif.
À partir de 2025, nous nous concentrerons sur notre deuxième objectif : tisser des liens avec d’autres réseaux, fédérations et collectifs qui partagent des objectifs similaires, qu’ils soient rattachés au Libre ou non, pour que nous puissions atteindre de nouveaux publics et sortir de notre zone de confort. Nous restons partie prenante du collectif CHATONS, sans pour autant nous engager à s’y consacrer un après-midi par semaine comme ce fut le cas l’année précédente.
Même si nous avons beaucoup de points communs avec les structures membres CHATONS, l’hébergement de services ne représente qu’une partie des activités que nous exerçons : on organise aussi des interventions dans des tiers-lieux associatifs, des médiathèques, des écoles et d’autres lieux d’éducation populaire pour sensibiliser au numérique éthique.
Pour multiplier nos interventions, nous avons besoin de rencontrer les bonnes personnes qui peuvent nous mettre en lien avec les structures intéressées. Il en va de même pour notre programme d’accompagnement : nous devons nous faire connaître auprès des organismes qui en ont besoin, en particulier à l’échelle locale.
Pour ces raisons, nous nous impliquons dans les réseaux et collectifs en lien avec nos activités afin d’être mieux référencé·es auprès de notre public, de la même manière que nous avons rejoint la Maison des Peuples et de la Paix en 2023, réseau dans lequel notre association est aujourd’hui domiciliée, et pour lequel nous avons réalisé un accompagnement numérique sur mesure en 2024.
Sur l’année 2024, nous avons obtenu 9 500 € de dons : votre soutien nous a permis de financer nos actions et de constituer des fonds de réserve pour envisager plus sereinement le salariat à La Contre-Voie.
Pour cette année 2025, nous avons besoin de 12 000 € pour accomplir les objectifs que nous nous sommes fixé·es, sur un budget global de 15 000 € : nous comptons sur d’autres sources de financement pour combler les 3 000 € qui manquent.
Vous pouvez consulter une répartition détaillée de l’utilisation de ce budget en bas de la page.
Nous avons défini trois paliers que nous vous détaillons ci-dessous.
🔗3 500 €, pour que La Contre-Voie tienne la route en 2025
Avec 3 500 €, vous nous permettez de ne pas être en déficit à la fin de l’année, et vous nous donnez les premières garanties de notre indépendance.
En dessous de ce montant, envisager le salariat devient plus difficile et nous devrons nous appuyer sur d’autres sources de financement pour maintenir le cap, au détriment de notre liberté d’action… ou alors, nous devrons réviser nos ambitions, et envisager d’autres manières de contribuer à l’émancipation au numérique qui ne nécessitent pas d’y consacrer un temps plein.
Nous estimons que notre programme d’accompagnement numérique à destination des associations nous nécessite entre 20 et 40 heures de travail par structure, et beaucoup de temps consacré à la formation, à la compréhension des besoins, au support et à la prise en considération des retours.
Nous avons pour politique de facturer une partie de ces coûts (l’hébergement) aux structures que nous accompagnons, mais certaines n’ont pas les moyens financiers de les assumer, et nous ne souhaitons pas qu’elles se privent de nos services pour des raisons financières, en particulier lorsqu’il s’agit de petites associations à faible budget.
Nous avons donc mis en place un système de tarif solidaire, où nous nous réduisons notre tarif au cas par cas en fonction des moyens de chaque structure… Mais établir cette politique implique que les coûts retombent sur nos épaules : si ce n’est pas la structure qui paye, c’est nous.
Voilà pourquoi nous avons besoin de votre soutien : avec vos dons, vous permettez à une association qui ne peut pas payer l’hébergement de nos services d’en bénéficier quand même. En atteignant ce palier, vous nous donnez les moyens de continuer sans crainte à proposer des réductions de tarif pour les petites associations en 2025, pour les accompagnements numériques à venir.
Si nous atteignons ce montant, nous consacrerons la moitié de notre budget annuel à établir notre premier contrat de travail au cours de l’année au sein de La Contre-Voie, étape indispensable pour poursuivre nos missions dans la direction que nous avons choisie.
Avec 12 000 € de dons, nous pouvons réaliser nos actions sans crainte de nous retrouver sans moyens si nous n’obtenons pas une subvention, ou si elle nous est arbitrairement retirée. Nous pouvons nous consacrer pleinement à accomplir cette feuille de route, plutôt que de passer du temps à rechercher des financements pour nous payer. Vous garantissez ainsi que les dons que nous recevons demeurent le moyen de financement majoritaire au sein de notre association.
En bref : c’est le rêve, l’idéal qui se concrétise, avec de belles perspectives pour la survie de l’association, car même si le bénévolat à temps plein n’est pas contraignant financièrement, il n’offre aucune garantie de pérennité pour l’association (et pour les personnes qui s’y consacrent !). Si vous pensez vous aussi que tout travail mérite salaire, aidez-nous à atteindre ce palier !
Si la gestion de nos finances vous intéresse, vous pouvez consulter notre bilan financier 2024 ici (PDF).
Si vous êtes convaincu·es par ce que nous souhaitons mettre en œuvre, faites un don pour poser votre étoile sur notre ✨constellation participative ✨ ! Si vous êtes imposable, vos dons sont déductibles de vos impôts en France à hauteur de 66%.
Nous avons une page dédiée au mécénat ! Nous y recensons les organisations qui contribuent financièrement à l’association à partir de 250 euros.
Cette page nous sert à afficher avec transparence les structures qui nous financent, et c’est une manière pour nous de les remercier en les listant sur notre site.
Si vous êtes une entreprise ou une association assujettie à l’impôt sur les sociétés, vous pouvez également défiscaliser une partie de votre don ; plus d’informations sur cette page.
Le minimum dont nous avons besoin pour couvrir nos dépenses de base, y compris celles déjà engagées cette année.
Palier 2 − 7500 €
Pour proposer des tarifs solidaires aux associations qui en ont besoin
Nos accompagnements numériques ont un coût que certaines associations ne peuvent pas assumer financièrement. Aidez-nous à leur proposer des tarifs solidaires !
Palier 3 − 12000 €
Pour sortir du bénévolat à temps plein
Pour enfin rémunérer équitablement les personnes qui se consacrent aux missions de l’association.
Les dons de particuliers, d’associations ou d’entreprises reçus cette année.
Interventions éducatives
910 euros (6 %)
La contribution financière que nous demandons aux structures qui nous invitent pour des interventions éducatives.
Hébergement de services
483 euros (3 %)
Le total des recettes sur l’hébergement de services en ligne « à la carte ».
Cotisations
300 euros (2 %)
Le total des cotisations annuelles de nos membres.
Vente de goodies
625 euros (4 %)
Les fonds collectés à travers la vente de goodies, en majeure partie de tee-shirts.
Budget prévisionnel 2024-2025
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Grâce à vos dons, nous organisons des activités de sensibilisation pour promouvoir l’usage d’un numérique qui ne revend pas vos données.
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Pour un autre modèle de société
Pour prouver que de petites structures comme la nôtre peuvent se développer sans entrer dans une logique capitaliste, où les intérêts économiques priment sur l’intérêt général.
Pour contribuer aux communs
Nous mettons à disposition nos trames d’activités et nous documentons nos pratiques pour que d’autres personnes puissent s’en approprier librement.
Dons défiscalisables
En France, les dons à La Contre-Voie sont déductibles de vos impôts à 66 % : un don de 30 € ne vous coûtera que 10 € si vous êtes imposable.